Si un crabe me ronge,
Je jette l’éponge.
Sans toi pour me battre,
Je me laisserai abattre,
Plus de tendresse, plus de jouissance,
Sans amour, l’existence n’a plus de sens.
La solitude en point de mire,
Que peut-on rêver de pire.
Si un crabe me ronge,
Je jette l’éponge.
Les enfants sont grands maintenant,
Ils n’ont plus besoin de leur maman,
Ils savent comme je les aime infiniment,
Avec moi, je les emporterai au firmament.
Pas encore de petits enfants pour me pleurer,
C’est le moment de m’en aller,
De moi, vous pourrez leur parler,
De ma folie, de ma bonté.
Si un crabe me ronge,
Je jette l’éponge.
Poète à mes heures,
Mais poète amateur,
Les mots pour les mots,
Les mots pour mes maux,
Pas de gloire, ni d’édition,
Je céderai sans rémission.
Si un crabe me ronge,
Je jette l’éponge.
Je sombre dans la pauvreté,
A quoi bon rester, pourquoi lutter,
Ma vie n’est que contraintes,
Je fatigue et je m’éreinte,
Plus de possibilité de me faire plaisir,
Impossibilité de m’offrir,
Des robes, des paillettes, des bijoux,
A mettre à mes doigts ou autour de mon cou,
Plus de vacances, plus de voyages,
Tel un oiseau mis en cage
Pour la beauté de son plumage
Avec lui, j’écrirai donc ma dernière page.
Il sera mon suicide assisté,
Je lui donnerai mon âme sans hésiter,
Je partirai une larme dans les yeux,
Avant d’être vraiment malheureux,
Vos visages dans la tête,
Le coeur vide de toute tempête,
Apaisée, avec ma valise de souvenirs, un dernier regard sur mon passé,
Sans remord mais avec un panier de regrets.
C’est décidé, si un crabe me ronge,
Je jette l’éponge.
Sans commentaire