J’avais une maison,

D’où je voyais le pont,

Le pont de Tancarville,

Depuis ton départ, me voilà en HLM à Caucriauville.

Derrière les carreaux, rien que du béton,

Où se croisent des passants sans nom,

Où je vivais avant,

La plupart des gens,

Portait un nom,

Parfois même un prénom,

C’était calme et beau,

Il y avait des arbres, des oiseaux,

De grands jardins fleuris,

Et les femmes avaient un mari.

Ici, c’est le mélange ethnique qui offre de la couleur,

Pas les fleurs,

Il n’y a que des pigeons imbéciles,

Un ou deux arbres fragiles,

Le bruit des motos et des mobylettes,

Les pétards les soirs de fête,

De la merde de chiens sur les trottoirs,

Et, parfois dans le regard de la tristesse et du désespoir,

Pas de mains tendues pour une folle ronde,

On est tout seul au monde,

Au milieu des immeubles et des tours,

Avec ou sans amour.

Tous anonymes dans ce quartier,

Où personne ne se connaît,

Rien ne transparaît derrière les denêtres,

Ni la joie, ni le mal être,

On se dit bonjour dans l’ascenseur, devant la boîte aux lettres,

Par habitude, par politesse, pas pour mieux se connaître,

Puis chacun repart s’enfermer à double tour,

Derrière la porte, une vie pas facile à assumer tous les jours,

Ce n’est pas l’enfer,

Pas forcément la misère,

Mais on ne roule pas sur l’or,

Dans mon nouveau décor.

Echange

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