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Qu’importe que ma peau se plisse Que je vieillisse et que je rapetisse, Ou même que mon allure ralentisse Si je ne vais pas à l’hospice. Beauté seront mes rides, Tant que mon cœur est avide, Que ma vie ne semble pas insipide, Que j’aime et reste lucide. Mais si mon corps est brisé, Fatigué à ne rien faire, usé, Sédentaire, sans pouvoir bouger, Incapable de se contrôler, Ou si ma mémoire s’envole Dans une tête qui somnole, Sans un mot, sans une parole, Devenue légume ou folle J’appellerai la faucheuse, Cruelle, froide et sulfureuse, Pour qu’elle me mène, la hideuse, Vers les rives sombres et ombrageuses, Libératrice et bienfaitrice, Me laissant aller en simple spectatrice, Angoissée sans doute, la laissant actrice, Pour qu’elle me noie dans les abysses. |
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