Je ne comprends pas ce monde déshumanisé

Où sans aucune forme de procès

On te prend, on te jette comme un vulgaire bout de papier

Parce que tu es trop intelligent,

Parce que tu ris au mauvais moment,

Parce que tu ne plais pas, tout simplement.

Peu importe ma situation,

Capable d’aucune compassion

Tu ne te poses aucune question

On t’a donné un petit pouvoir, tu en abuses à profusion

Peu importe que je doive payer les études de mon garçon,

Ou que j’ai envie d’agrandir ma maison

Peu importe que j’ai des projets,

Peu importe mon besoin de bosser.

Que sais-tu des claques déjà encaissées,

De mes valises déjà si lourdes à porter,

Tu ne sais pas les conséquences que cela va engendrer,

Tu ne sais pas dans quelle difficulté, tu me mets.

Tout ce que tu vois c’est que j’ai osé te défier, osé te contrarier,

J’ai osé contre argumenter,

Et très cher, tu me le fais payer.

Il n’y a plus à discuter,

Tu reprends ce que tu m’as donné,

Comme on prive un enfant de son jouet préféré.

Impitoyable au cœur de pierre,

Sous ta casquette de petite chef, tu te persuades de bien faire,

Sans aucune culpabilité, les affaires sont les affaires.

En plus, tu le fais sournoisement,

En accusant sans vergogne ton client,

En me mentant sur les arguments.

J’ai osé demandé à être décemment payée

L’urgence de mon âge l’imposait,

Parce que ce poste le nécessitait,

Puisque polyvalent et compliqué,

Parce que pérenne pour ta société,

Qui, sur mon dos, allait de nombreuses années se sucrer.

Pourquoi m’avoir fait venir

Si je n’avais pas mon mot à dire,

Pourquoi m’avoir fait venir

Si c’est juste pour m’avilir,

Pourquoi m’avoir fait venir,

Si ce n’est pour te faire plaisir.

Qu’importe que je déprime comme un chien,

Ou même que je me jette sous un train,

Tu t’en laves les mains, tu n’y seras pour rien,

Innocente, tu me diras fragile,

Tu dormiras tranquille

Bien-sûr, c’est tellement plus facile.

Je ne comprends pas ce monde déshumanisé

Où sans aucune forme de procès

On te prend, on te jette comme un vulgaire bout de papier,

On crache sur ta fierté, on marche sur ta dignité,

On te prive de la plus élémentaire nécessité

Celle de tout bonnement travailler.

Echange

2 commentaires

A Magali… Quelle belle famille que la tienne…

Estelle Prudhomme

Wouaouh, c’est fort et bien dit! Bravo!

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