Voit-on la pauvreté d’une vie à la quantité
De ces immondes bibelots accumulés ?
Se sent on riche de posséder,
Ces attires-poussière sur nos buffets ?
Faut-il avoir été beaucoup aimé,
Pour qu’on nous ait offert tant de mochetés ?
Et faut-il avoir beaucoup aimé,
Pour les avoir avec le sourire acceptés
Et les avoir sur nos bahuts exposés ?
Quand j’entre chez eux, le temps s’est arrêté,
Sur tous ces ignobles objets,
Le temps s’est suspendu au-dessus des pendules,
Des bidules ridicules,
Des poupées dans des boîtes en plastique,
Des boules pathétiques…
Qui font de la neige quand on les secoue,
Des boîtes en coquillage venues on ne sait d’où,
Des trucs qui ne servent à rien,
Laids et anciens…
Quand je vais chez eux, le temps s’est arrêté,
Et même lorsque j’ai fini de nettoyer,
Même après avoir aéré,
Va sent le vieux, ça sent mauvais,
Agaçant les narines,
Ca pue le moisi et l’urine,
La merde et le beurre rance.
La vieillesse, une chance ?
La maison appartient à ces figurines
Qui trônent telles des tsarines,
A ces vieilleries de bric et de broc,
Disposées sur des meubles d’une autre époque.
La vie s’est figée,
Le silence s’est installé,
Ils sont déjà au purgatoire,
Et ça fait peine à voir,
La mort est là qui rode,
Qui maraude,
Se glissant entre les fauteuils et les commodes,
Elle empeste et m’incommode.
Sans commentaire