De mon amour, je voulais faire le deuil,
L’envelopper dans un blanc linceul,
Chanter ses louanges,
Avant qu’il ne croise les anges et peut-être même les archanges,
L’embaumer, comme un roi égyptien,
Selon des rites anciens,
Pour garder authentique son image,
Si un jour, s’ouvre son sarcophage.
Je composais donc une oraison,
Un bel amour, en toutes saisons,
Un amour de jeunesse,
Tout en rêves et en promesses,
Que j’espérais immortel,
Fort et fidèle,
Un amour que j’avais dans la peau,
Coquin et sensuel en huis clos,
Pour lequel, comme une lionne, je me battais,
Pour qu’il ne meure jamais
malgré nos éclats et nos guerres,
Malgré les pleurs et les phrases meurtrières.
Cet amour que je tenais à bout de bras,
Pour que jamais dans les larmes, il ne se noie,
En vain,
Puisqu’aujourd’hui défunt.
Un amour qui me tenait à coeur,
Que je voulais vainqueur,
A chaque difficulté éprouvée,
A chaque mauvais chemin emprunté,
Que je voulais plus fort,
Que la vie ou la mort
Mais qui a été fusillé,
Par un regard croisé,
Une bouche qui t’a souri,
Et des mots pervertis.
De mon amour, je voulais faire le deuil,
Le recouvrir d’un blanc linceul,
Mais lors des préparatifs,
Mon coeur à vif,
S’est épanché,
Et mon amour s’est éveillé,
Comment alors faire le deuil d’un amour qui n’est pas mort,
Mais seulement en léthargie,
Il était là dans ma poitrine, un mouchoir posé dessus, endormi,
Pour oublier ma peine,
Pour éviter la haine,
J’ai alors compris comme une évidence,
Simplement du bon sens,
Que le seul amour mort était le tien,
Vivant, muet, perdu et triste reste et restera le mien !
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