ORAGE

Vivre avec toi est impossible,

Vivre sans toi est impensable.

Dedans, dehors, c’est la tempête,

Violente, macabre dans ma tête.

J’ai l’impression d’être ivre mort,

Je ne trouve plus de réconfort,

A cette douleur au plus profond,

A cette sensation d’abandon.

J’avance donc tel un automate

Sous cet orage qui éclate

Je tourne en rond, je me morfonds,

Peinée, prostrée, pleine de frissons.

Je marche seule sous la pluie,

Le cœur chagrin, à l’agonie,

L’eau ruisselant sur mon visage.

Aveugle à tout sur mon passage,

Je m’enfonce au loin dans les bois,

Et tant-pis si je me fourvoie,

Pour me perdre dans cette forêt

Comme je me perds dans mes pensées.

Brisée de s’être mal aimés,

De n’avoir pas su pardonner,

Sourde à cet amour avorté,

A cette passion si compliquée.

L’averse redouble, les larmes coulent,

Sur mes joues, tout doucement roulent,

Masquées, cachées par cette ondée,

Personne n’a vu, personne ne sait.

Pourquoi me faudrait-il mourir ?

Pour cesser enfin de souffrir ?

N’y a-t-il pas d’autres solutions

Pour sortir de cette dépression ?

Je suis trempée, je vais rentrer,

Pour réfléchir, me reposer,

Aller de l’avant, rebondir

Trouver la force de repartir

Pour me glisser entre les gouttes

Vers d’autres horizons, d’autres routes.