Il est des poèmes voire des poètes que vous n’aimeriez pas,
Pas assez cinglants,
Un peu trop courtois,
Par trop complaisants.
Il est des poèmes que vous ne liriez pas,
Parce qu’ils sont trop longs,
Qui ne vous plairaient pas,
Pas assez profonds.
Il est des poèmes qui jamais ne vous toucheraient,
Pas assez beaux,
Composés de mots trop ordinaires, trop légers,
Et qui n’auraient en vous aucun écho.
Il est des poèmes qui ne vous emporteraient pas,
Ne vous procureraient aucune émotion,
Ne vous satisfairaient pas,
Ne vous donnant aucun frisson.
Pourtant, ces poèmes,
Nous, on les aime,
Ils sont nos folies, notre liberté,
Nos rêves à venir et ceux envolés,
Posés, pour nous soulager de nos douleurs,
Pour partager nos bonheurs,
Pour supporter l’insupportable,
Avouer l’inavouable,
Pour disserter, philosopher,
Tempêter, s’indigner, s’insurger,,
Parler des saisons qui passent,
De la vie qui lasse,
Des couleurs du temps,
Des enfants, des gens,
Des chemins que l’on prend,
Des leçons qu’on apprend,
Du monde et des sa beauté,
De l’Homme et de sa cruauté,
Du poids qui, sur nos épaules, pèse,
Du sérieux des choses et de ses foutaises,
De la vie, de la mort,
D’endroits, de décors,
De tout et de rien,
De l’amour qui va, qui vient,
En sourire et en rire,
Avec nos mots avant de partir.
Sans commentaire