Je t’ai vu digne dans le malheur
J’ai vu sur tes joues, tes pleurs
Que vainement tu essayais de masquer
Pour ne pas te faire remarquer
Pour une fois encore dissimuler
Tout ce chagrin intériorisé
Pour que personne jamais ne sache
Toute la tristesse que tu caches
Toute la souffrance d’une vie
Gardée en toi sans aucun cri
Je t’ai vu digne dans le malheur
Dans ton regard, toute la douleur
Qui malgré ton maquillage discret
Transparaît et jamais ne disparaît
Tu n’arrives pas à la voiler
Dans tes yeux, elle s’est installée
Tu portes les coups encaissés
Toutes les humiliations refoulées
Sans avoir seulement osé riposter
Sans avoir pensé à te rebiffer
Je t’ai vu digne dans le malheur
Mais au fond de mon cœur
J’ai gardé comme une blessure
Une grande peine, une meurtrissure
Un sentiment pesant de culpabilité
De ne pouvoir simplement t’épauler
De ne pouvoir te tendre la main
De ne pouvoir ensoleiller tes lendemains
Car je t’ai croisée dans la rue
Et tu demeures pour moi une inconnue.
Sans commentaire