J’ai plongé dans ton regard émeraude
Comme j’aurais plongé dans une mer chaude,
De toute mon âme, de tout mon être,
Et dans tes yeux, j’ai voulu renaître.
Au fil du temps et au fil des jours,
Moi qui ne croyais plus à l’amour
J’ai cru que je l’avais repêché,
Et que je pourrais l’apprivoiser.
Je me suis même prise pour une sirène,
Oubliant que je n’étais qu’humaine.
Emportée par ton chant, par ton rêve,
J’ai donc quitté avec toi la grève
Pour cette belle plage de sable blanc,
Pour cette croisière sur ton océan.
Mais je n’avais pas vu les filets,
Les violentes tempêtes qui m’attendaient.
On plie contre les vents et marées,
On fléchit sous le souffle salé.
A force de rêver de liberté,
J’avais oublié mes chaînes aux pieds.
Non, je ne suis pas fille de marin,
Mais bel et bien une fille de terrien ;
C’est pourquoi j’ai rallié le rivage,
J’oublie mon rêve et ton doux visage.
Dans une dernière prière à Neptune,
A tous les dieux, à ma bonne fortune,
Je prie pour qu’elle parvienne à bon port,
Avant la vieillesse, avant ma mort,
Cette bouteille que je jette à la mer,
Je t’aime, mon tendre et beau corsaire.
Sans commentaire