C’était la première fois depuis qu’elle travaillait qu’elle se retrouvait dans cette situation. Elle bossait depuis des années en intérim mais ne s’était jamais retrouvé sans travailler aussi longtemps. Sans mentir, elle restait au plus une quinzaine de jours voire trois semaines sans rien et puis une des agences la rappelait en lui proposant une nouvelle mission. De plus, maintenant, qu’elle était connue, on lui proposait de longues missions et puis… la crise est arrivée et là, le calme plat ! Plus rien… Un CDD de deux mois trouvé par ses propres moyens, une candidature spontanée arrivée à point nommée au moment où la société cherchait quelqu’un pour un remplacement maladie. Un coup de chance. Une aubaine, heureusement, cela arrive parfois ! Mais depuis plus rien…

Elle était en colère et déçue. La boîte d’intérim venait de la contacter et sa candidature suite à l’entretien qu’elle avait passé, il y a deux jours n’avait pas été retenue. Elle avait postulé pour un poste d’assistante d’agence à mi-temps et ne comprenait pas pourquoi elle n’avait pas été choisie. Au vu de son expérience, ce poste ne lui faisait vraiment pas peut et elle l’avait pourtant dit lors de l’entretien. Mais bon, elles étaient 5… Ils avaient le choix, quelque chose encore avait coincé… Elle en avait marre, tellement marre ! Même un mi-temps, elle n’arrivait pas à le décrocher !

Pourtant après maints courriers, presqu’une centaine en un an et demi, de retours infructueux, elle avait enfin décroché l’entretien tant attendu. Le troisième depuis qu’elle avait commencé ses recherches. Cela faisait des mois qu’elle était au chômage et l’incompréhension prenait place ainsi qu’une sacrée baisse de moral. Elle se sentait de plus en plus inutile à la société, un poids pour la famille et elle avait beau multiplier les candidatures, devenir de moins en moins regardante sur le profil de poste, sur le salaire, et enfin sur la distance du lieu de travail : cela ne débouchait toujours sur rien ou pas grand chose ! Elle se sentait de plus en plus seule… limités les sujets de conversation (à part parler ménage, course et scolarité des enfants)… comme elle ne croisait plus personne, ça devenait de plus en plus difficile. Heureusement, elle avait encore la gym pour avoir un semblant de vie sociale. Et là, enfin au bout du fil, elle avait entendu les mots magiques, Madame, votre CV nous intéresse, nous avons une mission de 6 mois à vous proposer, un remplacement maternité à mi-temps… et le responsable d’agence souhaite vous rencontrer. Quand cela serait-il possible ?

Alors maintenant, elle avait sa formule :

–  « Quand il le désire, c’est lui qui a des contraintes, moi, je peux me libérer quand il le souhaite… »

Elle trouvait que ça faisait bien de montrer aux employeurs que pour eux, elle n’était surement une priorité. Ils avaient beau rechercher un collaborateur, ils avaient très certainement des impératifs plus urgents que de recevoir sa petite personne.

Bref, elle avait fini par obtenir ce rendez-vous dans les locaux de la société. Généralement, les patrons ne se montrent pas trop pressés car les candidats pourraient augmenter leurs prétentions, mais là, il fallait qu’elle soit formée pendant 15 jours avant que la titulaire ne parte pour son congé. L’agence d’intérim envoyait deux candidates cette fois pour ce poste ! Bien évidemment, on n’est jamais seule… Elle s’était donc dit qu’elle ferait son maximum pour être la meilleure ! Mais ça n’avait pas marché… En fin de compte, elle avait demandé pendant l’entretien, elles étaient cinq ! Deux de l’agence d’intérim qui l’avait envoyée et trois d’une autre agence. Cinq, ça réduit encore les statistiques d’être selectionnée.

Elle avait l’habitude des entretiens, elle avait sa procédure afin d’être prête et d’assurer mais finalement à bien y penser, ça ne l’avait jamais vraiment aidée. Seulement à être moins stréssée, ce que d’ailleurs, elle était de moins en moins. Toutefois, elle se préparait toujours sérieusement. Elle relisait bien l’annonce à laquelle elle avait postulée, car elle avait répondu à tellement d’annonces ces derniers temps, qu’elle ne savait plus trop quel profil, il fallait pour avoir ce job là. La description du poste, les horaires, le salaire, les primes éventuelles, les déplacements possibles… OK, elle était prête pour parler du poste et poser les questions inhérentes à celui-ci. Elle cherchait sur internet pour savoir à quel type d’entreprise elle avait à faire, grande, moyenne, régionale, nationale, leur domaine d’activité (pas souvent dans les annonces) afin de se dire, c’est bon, je suis prête. Partir rassurée, gonflée à bloc.

Le jour « J », elle se met sur son « 31 »… Habillement, coiffure, maquillage, parfum discret… Déjà le look, la tenue, être soignée car la première impression est importante. En ce qui la concerne, comme elle est du genre à ne rien négliger, elle a également recherché l’adresse et l’itinéraire pour y aller… Quand elle n’est pas déjà allée sur places plusieurs jours auparavant pour se rassurer, ne pas tourner en rond le jour « J » savoir s’il y a des places de stationnement à proximité, payante ou non… Enfin avoir tout prévu pour ne pas avoir de raisons de stresser et ne surtout pas arriver en retard ! Car par dessus tout elle déteste arriver en retard… Déjà dans la vie de tous les jours mais là encore pire… Pour elle, l’adage, la ponctualité est la politesse des rois est une de ses devises. Elle arrive régulièrement avec une bonne demi-heure d’avance… et attend tranquillement avec de la bonne musique dans sa voiture, n’arrivant que 5 minutes avant l’heure fixée. Bon ça débute bien… Bien mise, à l’heure, pas de stress pour la voiture qui est bien garée, elle ne risque pas d’amende.

Elle respire un bon coup avant de franchir la porte et entre se dirigeant vers l’accueil, un sourire aux lèvres, en disant :

– « Bonjour, je suis Madame Truc, j’ai rendez-vous avec Madame Machin à 10 heures ».

Là, généralement, l’hôtesse d’accueil sourit, vous regarde de la tête aux pieds, vous dit qu’elle prévient de votre arrivée, si vous voulez bien patienter… Bien vouloir patienter, ben, qu’est ce qu’elle pourrait faire d’autres… A part prendre ses jambes à son cou et s’enfuir ! Non, elle est venue… Elle ira jusqu’au bout, ça vaut le coup. Remontée, motivée, elle veut ce poste !

Lorsque l’hôtesse a eu son interlocutrice au téléphone, elle l’a fait asseoir dans la salle d’attente et lui dit qu’on va revenir la chercher ou elle vous dit, troisième étage, 2ème bureau à gauche, elle vous attend. Quelle que soit la solution, à ce moment là, elle a toujours une boule dans le ventre et commence à se demander quelle tête va avoir son interlocutrice. Ne pas rater son entrée… Elle arrive, elle se lève immédiatement « Bonjour madame » ou elle arrive dans le bureau « Je suis bien dans le bureau de Madame Machin ? Madame Truc, bonjour ! Une poignée de main ferme et directe en croisant le regard de son interlocuteur pour montrer son assurance (tu parles !)

Entrez, je vous en prie, asseyez vous. Avant, elle gardait son manteau, maintenant, elle demande si ça dérange qu’elle l’enlève car il fait chaud dans le bureau. Bien entendu, mettez vous à l’aise. Elle pose le manteau sur le dossier du siège, son sac à ses pieds et essaie tant bien que mal de se donner une contenance où elle à l’air bien dans sa peau et pas du tout mal à l’aise… De plus en plus facile !

La RH commence à parler… Bonjour, Je suis Madame Machin, RH de la société. On va entrer dans le vif du sujet tout de suite si vous voulez bien (non, elle n’est pas là pour ça ! et toi, c’est sûr, tu n’as rien d’autre à faire), et devant son CV lui demande de lui raconter son parcours scolaire pour commencer puis ses expériences professionnelles.

Alors c’est parti… Elle repart pour la 120 000ème fois, à raconter qu’elle a d’abord fait un bac médico-social puis comme elle ne trouvait pas de boulot, a repris, une fois mariée, un BTS de secrétariat de direction… En général, ce passage est plutôt bien vu… Quelqu’un qui a voulu s’en sortir et qui s’est donné les moyens d’évoluer, ça plaît ! Elle laisse, bien-sûr, sous silence le fait qu’elle a fait un BEP avant son bac et ne parle jamais de son passage en fac (même pas une année) pour passer un concours qu’elle n’a pas passé… Aucun intérêt !

Puis vient l’expérience professionnelle… De quoi écrire un roman ! Elle leur raconte qu’après son BTS, ne se sentant pas assez à l’aise professionnellement, elle avait préféré faire de l’intérim pour acquérir de  l’expérience, voir différentes méthodes de travail et ainsi parfaire sa formation de base. Là aussi, elle que c’est bien vu d’avoir voulu apprendre, de ne pas avoir voulu s’enfermer dans un poste pour 40 ans ! Mais ça se gâte quand elle dit avoir eu 2 CDI et que si elle a été licenciée économique du premier, on ne comprend pas qu’elle ait quitté le deuxième. Alors là, il faut manipuler un peu la vérité : mauvaise entente avec son responsable, les responsabilités qui lui incombaient avec un salaire qui ne suivait pas.. Elle ne dit pas, évidemment, qu’elle s’y ennuyait et ajoute qu’il est difficile pour une femme de travailler dans un milieu purement masculin avec tous les désagréments que ça comporte. Jusque là, ça passe surtout si son vis-à-vis est une femme. Elle peut mettre à sa place et comprendre qu’il est des milieux professionnels qui ne sont pas toujours faciles lorsqu’on est une femme. Donc, en tout, j’ai environ 17 ans d’expérience : secrétaire polyvalente, secrétaire technique, assistante d’agence, assistante achat, assistante de direction dans divers domaines d’activités. Demande de détails dans les postes, standard, courriers, création et suivi de dossiers, tableaux de suivi, WORD, EXCEL, POWERPOINT, SAP… classement, devis, commandes, relances… J’en passe et des meilleurs…

A ce moment de l’entretien, elle voudrait pouvoir leur dire :

« J’ai fait de l’intérim au départ parce que je manquais de confiance en moi et j’avais besoin de me rassurer en bossant dans divers domaines et ça a marché, aujourd’hui, j’ai perdu ma timidité et je suis sûre de moi professionnellement »

Elle voudrait pouvoir ajouter :

« J’ai bossé en intérim parce que je n’aime pas les gens et qu’au bout de quelques mois, ils m’énervent, me déçoivent alors je repars vers d’autres gens qui dans quelques mois me feront la même chose mais en attendant je travaille, je gagne ma vie et je reste zen. Car à force de bosser, elle ne supporte plus la méchanceté gratuite, la mesquinerie, les rumeurs, la jalousie, la bêtise (même des gens qui sont sensés être normalement plus intelligents et qui sont donneurs d’ordre) »

Elle a fait énormément de missions intérimaires en 17 ans et dans ces 17 ans, n’a gardé que 3 vrais contacts, des femmes, qu’elle a eu envie de connaître et de voir en dehors du milieu professionnel.

Elle voudrait pouvoir leur dire qu’elle aime travailler, qu’elle aime les challenges, qu’elle aime se prouver à elle-même qu’elle en est capable. Elle pourrait leur dire qu’elle n’a jamais raté une mission quelle qu’elle soit et quelque soit le domaine d’activité des sociétés parce qu’elle est très organisée, parce qu’elle travaille vite et bien, parce qu’elle n’aime pas remettre aux lendemains ce qu’elle peut faire le jour même, parce qu’elle préfère transmettre rapidement aux autres les questions qui ne la concernent pas pour pouvoir avancer quand les réponses reviendront. Elle préfère attendre après les autres plutôt que l’inverse.

Souvent, les recruteurs lui demandent, le poste qu’elle a préféré, et sans hésiter, elle dit le poste d’assistante achat car c’était plaisant pour elle d’être l’interface entre les gars de terrain et les fournisseurs. Parce que curieusement, bien qu’elle n’aime pas les gens, elle aime les contacts professionnels. Elle a besoin de voir, de téléphoner sinon elle deviendrait neurasthénique. Elle ne se voit pas face à son ordinateur toute la journée. Parce qu’elle aime les urgences qui mettent un peu de piment à certaines journées et qu’à ce moment là, elle a vraiment l’impression d’être utile et de servir à quelque chose.

Ensuite, viennent les questions qu’elle trouve particulièrement débiles mais auxquelles on coupe pas, les questions des défauts et des qualités. Des qualités, bien sûr, elle pense que comme tout le monde, elle en a mais elle n’est vraiment pas prétentieuse et les qualités qu’elle a, valent aussi bien, celles des autres candidates. Elle a souvent tablé sur une bonne organisation mais elle ne croit pas que les sélectionneurs en mesurent vraiment la portée. C’est une qualité qui fait que tout est structuré naturellement dans sa tête : que la gestion du poste est une évidence, les relances faites en temps et en heures et qu’elle peut suivre tout ce qu’elle a en cours. Elle n’attend pas qu’on lui demande, elle gère ses dossiers seule, elle sait ce qu’est une urgence. Bref, son poste est clair et elle est très professionnelle. Mais l’inconvénient, c’est qu’il y a sûrement beaucoup d’autres candidates qui doivent dire la même chose parce qu’on sait toute que c’est ce qu’ils attendent mais pour elle, c’est plus qu’une qualité, c’est en elle, elle n’a pas de questions à se poser, pas à se forcer, ça semble aller de soi. Quant aux défauts, elle a mis longtemps à trouver car mis à part le fait qu’elle a du mal avec les gens (ça ne se voit pas car elle est capable de travailler avec tout le monde en bonne harmonie) et qu’elle sait que si elle disait un truc pareil, ça l’exclurait d’emblée. Il lui est arrivé de dire un jour, qu’elle était là pour montrer ses qualités et qu’elle ne voulait pas donner de défauts mais ça n’avait pas réellement plu, elle n’avait pas eu le poste. Alors, elle dit aujourd’hui, qu’elle n’aime pas être prise en défaut et que ça la met en colère contre elle-même:

« Non, pas contre la personne qui s’en est rendu compte… Si elle a raison ! Non, contre moi ! »

C’est pour ça (et le pire c’est que c’est vrai) qu’elle essaie de ne jamais se laisser à faire des erreurs (ce qui fait qu’elle relit tout, plutôt deux fois qu’une, qu’elle préfère toujours s’assurer de ce qu’elle a fait et qu’elle n’hésite pas à demander quitte à  passer pour une imbécile plutôt que de faire n’importe quoi. Mais ce n’est pas facile de développer cette argumentation, quand on est sur place. On ne trouve pas toujours les mots et l’enchaînement des idées. On est comme « coincé ».

Plus dur encore, la suite… Les questions pourquoi avoir choisi notre société ? Alors, là, elle l’adore ! Car si elle n’est pas prétentieuse, elle est encore moins malhonnête ou hypocrite.. Pourquoi votre société ?

« Mais parce qu’elle est proche de mon domicile, parce que les salaires y sont corrects, parce que c’est un grand groupe et qu’on nous donne les moyens pour travailler… On ne pleure pas pour avoir un stylo, du papier ou des post-it… et que je recherche la stabilité… Pourquoi ? Parce que vous avez un CE et que je vais pouvoir bénéficier de tarifs avantageux sur les vacances, les voyages, des primes pour la scolarité des enfants, des participations aux bénéfices… Que je vais pouvoir bénéficier de la bibliothèque, de la vidéothèque… Mais non, parce que pour moi, vous êtes la meilleure société de la France, du Monde ou de l’Univers. Je veux travailler dans les meilleures conditions possibles et votre société est une de ces sociétés qui le permet ! »

Le recruteur, à ce moment là, doit penser qu’étant au chômage, les candidats ont toutes leurs journées à consacrer pour monter un dossier sur les performances économiques de chaque société dans lesquelles ils vont postuler. Dossier complet sur la situation géographique, humaine, les statistiques au niveau des accidents de travail et j’en oublie certainement. Ben oui, voyons, que fait un chômeur de ces journées si ce n’est monté un dossier béton sur chaque société qui l’intéresse et devenir incollable !

Pour avoir ne serait-ce qu’un temps soit peu l’esprit « entreprise », il faut au moins avoir mis un pied dedans. Elle, elle voudrait dire à l’employeur, vous ou un autre, ce que je veux, moi, c’est travailler dans de bonnes conditions pour pouvoir vivre décemment, un point c’est tout ! Travailler chez vous ou ailleurs, je m’en fous, ce que je veux c’est bosser tout simplement. Mais comment cela serait-il pris, si elle osait le dire tel qu’elle le pense.

Et puis, il y a aussi une autre question qui la déroute. Que pouvez-vous apporter à ce poste ? Et pourquoi croyez-vous que c’est vous que nous devons choisir ? Ce qu’elle peut apporter à ce poste… A l’avant dernier entretien, elle est restée bloquée, prise au dépourvu, pourtant elle avait déjà eu ce type de question mais là, rien, cerveau zéro ! D’autant qu’on ne parlait pas d’un poste vraiment défini et savoir ce qu’on va apporter à un poste quand celui ci est « virtuel » pas évident ! Elle passait l’entretien pour faire partie d’un vivier. Elle a tout de même embrayé sur quelque chose mais n’a pas été retenue comme potentiellement « engageable » pour cette entreprise. Alors bien sûr, bêtement, elle a dit son sérieux, son expérience. Et pourquoi la choisir, elle ? Elle avait eu envie de dire pourquoi pas ? Mais là aussi, elle savait que ça aurait été une réponse catastrophique, quoique de toute façon, ça n’aurait pas pu être pire! Elle a dit qu’elle serait opérationnelle immédiatement et qu’il n’y aurait que très peu de formations à lui donner, qu’elle s’adaptait rapidement. Que voulez-vous dire ? Que vous êtes la meilleure ? Le pire dans tout ça, c’est que en 17 ans d’expérience quasiment en intérim, elle sait ce qu’elle vaut, elle sait qu’elle sait travailler, elle sait que si elle avait un vrai poste, il tournerait rond à condition qu’on lui donne des objectifs et qu’on la laisse suffisamment autonome pour mener à bien son travail, qu’on lui fasse confiance ! Mais, elle ne sait pas se vendre… Elle n’aime pas se vendre car profondément au fond d’elle même, elle n’est pas à vendre. Elle veut être libre de garder ses opinions, son tempérament, ses critiques, sa vraie personnalité. Son travail est à vendre, pas elle… Elle n’est pas d’une société, d’une entreprise, d’une chaîne, d’un réseau, elle est une entité… et bien qu’elle sache et aime travailler, elle n’arrive pas à s’intégrer à la vie professionnelle car pour elle, le boulot est un moyen d’obtenir ce dont elle a besoin mais il n’est en aucun cas sa vie. Bien-sûr, il ne lui viendrait pas l’idée de le dire mais elle le pense tellement fort qu’elle n’arrive pas à argumenter pour se vendre.

Le pire dans l’avant dernier entretien qu’elle avait passé, c’est non seulement ce qu’elle pouvait apporter au poste mais comment elle envisageait son avenir à ce poste… Ben, bien sûr, déjà, vous ne savez pas de quel poste exactement il s’agit, je rappelle que c’était pour un vivier donc un poste, non défini, et en plus, il faudrait que vous disiez que vous voulez en devenir la responsable peut être… Désolée, elle ne signe pas de chèque en bois ! Elle a répondu qu’il était compliqué d’envisager l’avenir d’un pseudo-poste… On n’évolue pas de la même manière quand on est secrétaire de direction ou secrétaire technique dans un service. Que par contre, elle ne refusait pas les responsabilités, ni les formations qui lui permettraient d’évoluer dans la société.

Elle passe souvent bien en entretien, elle va souvent jusqu’à la dernière étape, celle où il reste jusqu’à trois candidates mais elle est malheureusement rarement choisie… Il manque ce petit plus… qui à son avis n’est pas professionnel… Non, ce petit plus humain… Un travers dans sa personnalité qu’elle ne capte pas, qu’elle ne maîtrise pas mais quoi ? On sent peut être qu’on va avoir  du mal à la manipuler, à lui faire prendre des vessies pour des lanternes, qu’elle ne marchera pas à la carotte… On sent de la personnalité, du caractère, et on sent qu’elle a des arguments quand elle ne sera pas en accord avec certaines demandes. On veut quelqu’un d’intelligent mais pas suffisamment pour avoir des arguments qui tiendront la route en cas de litige. Intelligent pour s’adapter mais pas assez pour être critique… On ne veut pas une emmerdeuse… Elle n’est pas une emmerdeuse, elle est juste quelqu’un qui veut qu’on la laisse faire selon ses méthodes du moment que la finalité est atteinte. Elle veut gagner sa vie en s’appliquant le mieux possible et sans avoir un regard braqué sur ce qu’elle fait sans arrêt ! Est-ce trop demandé ? Elle veut qu’on lui fasse confiance.

Cet entretien a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase ! Il s’est passé en 4 étapes… D’abord, elle a mis son CV sur internet, sur le site de la société… CV identifié comme intéressant et c’est donc la société qui l’a recontactée en lui envoyant un dossier à remplir… Dossier chiadé… qui reprend les formations, les expériences, qui vous demande déjà d’argumenter sur ce que vous attendez de votre poste, de l’évolution de celui-ci, qui vous demande ce que vous pouvez apporter à la société, les voyages que vous avez faits, ce que vous en avez retirés… Enfin, un dossier qui si vous avez du mal à rédiger, vous laissez dans un coin  et laissez tomber votre candidature. Elle passe cette étape et on lui fait savoir  qu’elle va passer un entretien et des tests psychotechniques dans un cabinet de recrutement… Elle est donc convoquée sur place de 8 h 30 à 12 h 30. Naturellement, elle achète un bouquin pour se préparer aux tests et se donner toutes les chances.

Là-bas, elle recommence à remplir un dossier qui reprend la formation, les expériences… puis 3 sortes de tests psychotechniques en temps limité, un portrait d’elle en 15 lignes, une lettre de motivation, et une série de 300 questions de comportements où l’on répond seulement oui ou non, avec 3 jokers pour la totalité des questions. Enfin, elle passe un entretien avec un psy d’une quinzaine de minutes qui reprend les questions bateau des entretiens traditionnels. Là, on lui donne un mois pour avoir les résultats.

Chance, ses tests se sont bien passés… donc on passe à l’étape suivante, l’entretien avec un RH dans l’entreprise concernée… et là patatra… Pas retenue !

Alors elle a eu deux réactions : la déception : mince, encore raté… Pourtant ! Mis à part que l’interlocutrice n’a pas laissé s’instaurer de dialogue puisqu’elle passait de questions en questions comme un robot, elle avait répondu à quelque chose près la même chose que lors de ses précédents entretiens. Elle avait juste eu l’impression de parler à un mur, ce qui l’avait mise mal à l’aise. La jeune femme qui lui faisait passer l’entretien était bien plus jeune qu’elle mais elle avait eu l’impression d’être infantilisée, rabaissée… Elle n’avait rien laissé paraître et essayé de ne pas se laisser enfermer dans cette situation mais chaque fois, l’autre refermait la porte et elle n’a jamais laissé s’établir un dialogue digne de ce nom mais plutôt un jeu de ping-pong, question réponse sans vie qui ne lui a pas permis de pouvoir exprimer son vrai caractère, sa vraie personnalité…

Et la deuxième : la colère… On passe 3 étapes avec succès et on est identifiée jusque là comme sélectionnable et la 4ème, bien qu’on reprenne le même genre d’arguments et les mêmes motivations, ça ne passe pas. Alors la question est ce recrutement se décompose en 4, alors pourquoi la 4ème partie est tellement plus importante que les autres ? Les autres évoquent les expérience, la personnalité et la dernière ne devrait être que cette confirmation et parce que la personne qui la reçoit, elle, pense différemment, vous êtes ejectée… Si chaque étape ne peut, peut être pas, représenter à part égale 25 %, il paraît aberrant que l’étape 4 puise peser à 100 % dans la balance. De par le CV,  l’expérience, de par le dossier ses arguments « taient à prendre en compte, de par la partie tests, elle ressort comme une personne motivée, sachant travailler, intelligente… Alors qu’est ce qui coince quand dans la dernière partie qui reprend chaque étape plus superficiellement, il s’avère que tout ce qui s’est dit et fait auparavant ne vaut plus rien ? Est-ce une question de rapport humain ? On est en droit de se poser la question… Est-ce la question la plus superficielle qui domine, la question physique, alors que l’ensemble du dossier montrait de solides bases professionnelles, une personnalité motivée en adéquation avec les postes susceptibles d’être proposés ? Comment parès avoir passé ces étape, le simple fait de rencontrer la RH fait que toute sa candidature tombe à l’eau ? C’était l’incompréhension ! Si la dernière partie est la plus importante alors pourquoi ne pas commencer par cet entretien et si l’impression est bonne, faire confirmer cette sensation par les tests et l’entretien avec le psy plutôt que de faire perdre leur temps aux gens, les stresser pour rien et faire perdre de l’argent à leur société qui fait passer des tests à des gens pour rien, par un organisme qui ne doit pas se donner,  puisque finalement la confiance accordée aux test n’est que mineure, non ? Ca tournait en rond dans sa tête… et sa colère ne parvenait pas à se calmer.

Elle avait passé plusieurs types d’entretiens depuis le début de sa carrière et elle en avait entendu des inepties sur le fait qu’elle ne soit pas retenue :

Toute jeune, elle avait une 20aine d’années, elle avait notamment, passé un entretien dans une boîte de pub et elle était parmi les « finalistes » mais après le deuxième entretien où elles n’étaient plus que deux, elle n’avait pas été retenue, le recruteur lui avait alors dit : « je ne vous prends pas mais je ne me fais aucun soucis pour vous, vous trouverez rapidement ! » Elle est repartie déçue et avait repris ses études pour faire un BTS et enfin, avoir l’opportunité de trouver un job.

Lorsqu’elle a enfin trouvé un CDI, c’était dans une petite boîte de formation…  et elle devait être la secrétaire de 3 petites structures différentes… Elles étaient 20 candidates. Elle a donc d’abord passé un entretien avec une de ses futurs patrons suivis aussitôt de tests psychotechniques et un test de dactylographie… Plusieurs jours plus tard, sélectionnée pour le deuxième tour, elle avait passé un second entretien. Elles étaient encore 10. Le second entretien avec un des deux autres patrons n’a pas duré longtemps, un peu de questions sur le motivations et surtout la question essentielle, êtes-vous d’accord pour préparer le café ? Elle avait dit oui… Pas de soucis. Elle avait su après que sa réponse avait été décisive pour sa qualification au troisième entretien avec le dernier patron, elles n’étaient plus que trois. Là, l’entretien lui a semblé aberrant. Des questions qui lui ont semblées sans queue ni tête, qu’elle n’avait pas l’impression de comprendre comme si on lui parlait une langue étrangère… Elle était complètement déboussolée mais avait essayé tant bien que mal de s’en sortir. Lorsque l’entretien a été enfin terminé (elle avait eu l’impression qu’il avait duré 10 ans), son mari l’attendait dans la voiture, elle lui a alors dit :

-« là, désolée mais je ne serai jamais embauchée, ces questions étaient toutes plus ahurissantes les unes que les autres et je n’ai pas compris où il allait, c’est mort ! »

Le pire dans tout ça, c’est qu’ils avaient raccourci leurs vacances car un entretien ne pouvait se refuser sous prétextes de vacances. Elle était dépitée finalement d’avoir fait ce choix… A sa grande surprise pourtant, c’est elle qui fut choisie. Elle en est restée stupéfaite ! Quelques années plus tard, elle avait été licenciée économique après son congé parental.

Puis, on repart, on recommence… Elle ne se rappelle pas tous ses entretiens mais certains l’ont marquée. La fois, où une connaissance travaillant dans une boîte d’intérim lui signale qu’une boîte va embaucher, que l’annonce n’est pas encore parue et lui glisse gentiment l’adresse à l’oreille. Cette fois, la seule fois, où je crois quelqu’un l’aidait pour obtenir un poste, elle s’est dite :

-« Sois culottée, tu y vas directement et tu portes ton CV »

Elle avait du prendre sur elle car à l’époque, elle était encore terriblement timide.

Elle rentre, voit le patron et se lance :

– « J’ai su que vous recherchiez une secrétaire polyvalente, je me permets de vous apporter mon CV. »

Il le prend, le lis rapidement et lui dit tout de go :

– « C’est dommage que vous soyez trop vieille car vous avez exactement le profil que je recherche… »

Elle  lui répond sans réfléchir, soufflée :

-« Vous plaisantez ! »

Il ne se démonte pas :

-« Non, non ! »

Et il la pousse vers la sortie sans lui laisser le temps de pouvoir argumenter ou contester… Elle avait 32 ans ! Bien-sûr, elle avait  bien compris que c’était parce qu’il n’allait pas pouvoir bénéficier des aides patronales pour jeunes embauchés mais comment pouvait-il espérer un CV avec exactement le profil recherché si la personne n’avait pas ou peu d’expérience du fait de son jeune âge ?

Une autre fois, une boîte d’intérim lui fait savoir qu’un de ses clients recherche une secrétaire en CDI et lui obtient un rendez-vous. Elle est donc convoquée dans un cabinet d’architectes… Elle s’habille avec un nouvel ensemble qu’elle venait d’acheter et dans lequel, elle se trouvait craquante… et elle prend la route. Elle arrive et là, elle s’est tout de suite dit qu’elle n’était pas à sa place… Mais que après tout, elle cherchait du boulot, elle ne devait pas s’arrêter au cadre et à l’environnement qui lui semblait vieillot. En attendant, assise dans le couloir, elle regardait à travers la vitre où l’on apercevait les autres secrétaires qui travaillaient et elle s’est dite : 

-« Waouh ! Il n’y a pas que le cabinet qui soit vieillot. »

Elles avaient toutes de longues jupes grises avec des chemisiers et des gilets tricotés maison… et toutes proches de l’âge de la retraite. Elle faisait vraiment fausse note avec son petit tailleur coloré à jupe courte et sa trentaine.

Une porte s’ouvre, on la fait entrer, asseoir. El là, sans mentir, montre en main, elle est restée cinq minutes… avant de se faire reconduire à la porte. Elle est donc aussitôt allée à l’agence d’intérim qui lui avait décroché l’entretien complètement déconfite et leur dit :

-« Je ne vais pas avoir le poste, je suis restée cinq minutes et il a mis cours à l’entretien. »

Les secrétaires lui répondent :

-« On sait, il nous a appelé en disant que le courant n’était pas passé. »

Alors là, ce fut le choc :

-« Le courant… Pas passé ! Mais il ne m’a pas laissé l’opportunité de le laisser passer. »

De toute façon, après réflexion, elle aurait vraiment fait tâche dans ce décor ! Et l’architecte avait dû avoir la même impression !

Et la fois, où elle a répondu à une annonce. Elle envoie le courrier avec un CV. Quelques jours plus tard, elle est convoquée dans une concession pour une grande marque de voitures allemande. Elle arrive, se présente et là, la femme qui la reçoit lui dit avant même de lui dire bonjour :

-« Ah ! vous n’êtes pas blonde !? »

Surprise, elle répond :

-« Pas que je sache… »

Alors l’autre continue :

Sur la photo qui est sur votre CV, on dirait que vous êtes blonde !

De nouveau, elle lui fait un signe négatif de la tête en haussant un peu les épaules…

La responsable la fait entrer dans dans son bureau et lui fait un semblant d’entretien de 10 min pour qu’elle ne se soit pas déplacée pour rien mais avant même d’avoir remis les pieds dehors, elle savait déjà que la réponse serait négative puisque hélas, elle n’était pas blonde et qu’elle n’avait  à aucun moment exprimé l’envie de le devenir un jour en se colorant les cheveux ! Des fois, ça s’arrête à peu de choses quand même, non ? Comme le jour où on lui avait dit qu’elle était trop vieille, ça l’avait mise en colère… et ses compétences alors à quoi servaient-elles ?

Plus elle cherche du boulot, plus elle est en colère et dépitée. D’autant, qu’il faut être une perle et que ces messieurs-dames ne veulent pas payer à leur juste valeur les perles en question… Perdu dans ses réflexions et ses souvenirs, elle en vint à la conclusion suivante :

Je sais et je veux travailler comment le faire comprendre… Comment le dire ? Cependant, pas à n’importe quel prix et surtout pas en y laissant mon âme. Je suis comme je suis ! J’ai peut être du caractère mais je ne suis pas au boulot pour me prendre la tête avec les gens mais bel et bien pour gagner ma vie… Laissez moi une chance de vous le montrez au juste prix ! Travailler plus pour gagner plus, encore faudrait-il qu’on me donne l’occasion de déjà commencer à travailler à un salaire convenable ! Et si on partageait un peu le boulot plutôt que de faire travailler plus des gens qui ont déjà leur quota d’heures… Si on embauchait au lieu de faire faire des heures supplémentaires à des gens qui gagnent déjà suffisamment leur vie… Si on payait les gens à leur vraie valeur. Qu’on ne me paie pas comme une débutante qui sort de l’école, sans expérience ! Mes 17 ans d’expérience même si elles n’ont pas été acquises au coeur d’une seule structure n’en demeurent pas moins une sacrée carte de visite car tout le monde n’est pas capable de travailler dans des dizaines d’entreprises et de s’adapter à chaque société, chaque poste, chaque façon de travailler… et ça, ça a un prix ! Vous voulez des gens compétents mais sans payer ces compétences… De quel droit ?

Et jusqu’à quel âge vais-je devoir travailler si j’ai des périodes aussi longues de chômage ? Surtout qu’en ce moment, on parle de reculer l’âge de la retraite, 42 ans de cotisation… Pour l’instant, ça me ferait si je retravaille rapidement travailler jusqu’à 64 ans… Et si ma période de chômage doit se poursuivre, vais-je devoir travailler jusqu’à 70 ans voire plus ?

Je suis en colère ! Je suis diplômée, expérimentée, travailleuse, avec de la conscience professionnelle et je suis sur le carreau. Je trouve ça injuste ! Et encore plus injuste quand je croise des gens qui bossent et qui sont incompétents. Des gens incompétents, elle en avait quelques exemples qui l’avait passablement mis hors d’elle et la voilà repartie dans le passé :

Elle était jeune et jeune mariée. Elle cherchait du boulot comme d’habitude ! Un jour, elle reçoit un courrier car elle avait à récupérer un trop versé sur ses loyers. Elle se rend au bureau des encaissements de la société de HLM avec la procuration que lui avait signée son mari (car les papiers du logement étaient fait à son nom). Là, la reçoit une dame à qui elle donne le courrier et la procuration. Celle-ci lui dit :

-« Il me faut une fiche familiale d’état civil »

Elle sort donc le livret de famille qu’elle avait dans son sac. Et là, surprise, la secrétaire lui dit :

– « Il me faut une fiche familiale d’état civil »

Calmement elle lui dit :

-« J’ai mon livret de famille, faites une photocopie.

-« Non, ce n’est pas possible, il me faut une fiche familiale d’état civil.

Elle lui dit alors :

-« J’ai bien compris mais la fiche familiale d’état civil est faite à partir du livret de famille, c’est juste un résumé de ce que contient le livret de famille.

Elle lui réponds :

– « Je sais mais il me faut une fiche familiale d’état civil

Passablement irritée, elle lui dit :

-« Mais prenez l’initiative de prendre mon livret de famille et faites une photocopie, je ne vais pas revenir demain, à l’heure qu’il est la mairie est fermée !

-« Si revenez demain, il me faut une fiche familiale d’état civil

Oui, bien-sûr, avec deux croissants… Elle était jeune et elle n’avait pas beaucoup travaillé mais franchement, elle ne voyait pas la différence… Incapable de prendre une initiative ! Elle est donc revenue le lendemain avec « la fiche familiale d’état civil ».

Et combien de fois, elle a reçu des courriers de refus lorsqu’elle avait postulé à des annonces bourrés de fautes d’orthographe, où on l’appelait Monsieur dans l’adresse, Mademoiselle dans la lettre,.. Ca la rendait dingue… Dernièrement, encore elle reçoit une réponse de l’ANPE par texto lui refusant une offre :  Le recrutement sur cette offre est suspendu. Nous vous tiendrons informé de la suite donnée à votre candidature.

Et la fois, où à l’ANPE, elle avait vu une annonce qui l’intéressait et où elle a fait la queue au guichet pour pouvoir postuler et que la femme lui répond :

-« Oui, mais c’est 32 ans minimum…

-« Je sais, ça tombe bien, j’ai 35 ans ! »

Alors, elle la regarde et lui redis :

-« oui, mais c’est 32 ans minimum… »

Là, elle se dit, je vais avoir un problème ! Elle reste calme cependant et lui dit :

-« 32 ans minimum, moi, j’en ai 35, ça va aller ! Ce n’est pas 32 ans maxi !

La préposée la regarde ahurie et lui avec un regard qui dit : elle ne comprend vraiment rien celle là mais je ne veux pas d’esclandre :

-« D’accord, je vais voir ce que je peux faire… »

Elle est ressortie en sachant pertinemment que cette « C…. » ne transmettrait pas son CV pour cette annonce. Enervée qu’elle ait du boulot et pas elle !

Et que dire sur ses missions pour ne vexer personne (de toute manière, ils se reconnaîtront) où elle travaillait avec des gens qui avaient des postes à responsabilité et qui ne savaient pas écrire, qui étaient bêtes (et le sont toujours) comme leurs pieds, fainéants pour des poux, qui profitaient des systèmes et toute la mission, elle se demandait comment ils en étaient arrivés là ! Comment eux avaient-ils pu convaincre des employeurs de leur donner des responsabilités qu’ils ne géraient correctement que parce qu’ils étaient bien entourés ! 

Décidément, il y a quelque chose qui lui échappe certainement ! Elle ne doit pas avoir trop compris comment fonctionne la société actuelle et elle n’arrive décidément pas à s’y intégrer… Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé !! En conclusion, elle se dit qu’elle ne baissera pas les bras et qu’elle va continuer son parcours du combattant avec cette rage au coeur et cette envie d’obtenir ce qu’elle souhaite un jour ! Travailler enfin, et être correctement rémunérée. Ca finira par arriver. Il faut qu’elle garde le moral, qu’elle ne doute pas ! De toute façon, elle n’a pas le choix. Son avenir et celui des siens en depend. Garder le moral et garder la foi en soi, ce sera désormais la seule manière de continuer à se battre et prouver aux autres ce qu’elle vaut. Elle finira bien par être reconnue, ce n’est pas possible autrement.

 

EPILOGUE :

Après avoir encore galéré et refait de l’intérim, elle a enfin trouvé un boulot fin 2012… Un CDI, bien payé où elle s’est investi à fond en se disant qu’elle allait enfin pouvoir respirer et s’épanouir dans son poste et donc dans sa vie… Mais il faut croire que les dieux du travail ne sont pas avec elle, car après deux ans, la société la licencie, licenciement économique… et la voilà qui repart dans sa quête, avec encore plus de difficultés car aujourd’hui, elle a 50 ans ! et d’après, ce qu’elle voit, les patrons ont du mal à embaucher une femme de son âge, même avec son expérience (27 ans) ! et n’ont toujours pas l’intention de payer son savoir-faire ! Pfff !

Echange

2 commentaires

Alors?? tu l’as décroché? En tout cas, je l’espère très fort pour toi! Des bisous…

un admirateur depuis toujours

Encore une fois très touchant, d’autant plus quand on est dans la même situation et que la galère dure trop longtemps.
Emma, tu as un ENORME TALENT d’écriture !

Je te souhaite de trouver un poste à ta hauteur qui te plait et t’enrichit chaque jour.
Gardes confiance en toi car tu mérites de pouvoir t’épanouir comme le désire.
Un patron un peu moins bête que les autres saura reconnaitre en toi le maillon qui manquait à son entreprise pour pouvoir bien travailler.

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