Je n’aime pas dire les mots quand ce sont des paroles,

Ils retombent en pluie, s’enfuient, s’affolent, s’envolent,

Je les mâchouille, je les bafouille s’ils sont en bouche

Ils s’entortillent, s’emmêlent, d’une souris ils accouchent ;

Ils partent n’importe où, à l’envers, à contresens,

Ils sont volages, sans intérêt et sans constance.

Ils se déversent tel un torrent à vives eaux,

Tellement bruyants, bien loin du chant de nos perdreaux.

Mais s’ils sont mots d’amour et se glissent à l’oreille

Bourdonnant, étourdissant tel un vol d’abeilles,

Complimentant ou excitant voire rassurant

Langage inventif se susurrant tendrement,

J’aime leur timbre, leur mélodie allegretto

Qui fait courir ce doux frisson le long du dos

Se faufilant subrepticement entre mes reins

Montant doucement le long du corps, entre mes seins.

Là, je les aime car ils me touchent de bas en haut

Ils s’encoquinent, ils s’encanaillent me donnant chaud.

Mais ce sont d’autres mots qui ont ma préférence,

Imposant, tout en puissance, et lourds de sens ;

Ma faiblesse va vers ceux posés sur le papier,

Plus critiques, plus calmes, plus étudiés, moins pressés

Ils sont pesés, justes, choisis pour la poésie ;

Là, étalés, sans concession pour toute la vie.

Ils ont des messages à passer graves ou drôles

Ils sont honnêtes prenant très au sérieux leur rôle

Ils disent sans se cacher, sans mentir leur pensée

Et restent sur la cellulose pour l’éternité.

Ils sont symbole d’humanité, de communion

D’échange quand on les récite à l’unisson

Appartenant à de grands Hommes tel Rimbaud,

Baudelaire, Boileau, Aragon ou Victor Hugo

Prêts à être lus et relus à l’infini,

Mémoriser dans les écoles par les petits.

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