Enfant, déjà j’avais compris
Combien fragile était la vie,
Combien précieux était le temps
Que passagers étaient les gens.
J’ai donc choisi à plein d’aimer
Ne jamais donner à moitié
Toujours dire aux miens qu’ils comptaient ;
Des mots d’amour distribués
Chaque fois que je les pensais,
Avec l’envie de partager
De longs câlins, de douces caresses,
De bons moments plein de tendresse.
Toujours à la bouche un sourire,
Prête à offrir et à chérir.
Mais je l’ai payé le prix fort.
A force de prendre tout à cœur,
J’ai pris des claques, j’ai pris des coups,
Mais sans jamais tendre l’autre joue.
Je me sentais si différente ;
Je les trouvais tellement violentes,
Tellement dures, tellement cruelles
Et pourtant, se trouvant si belles.
Dans leur monde d’égoïste,
Tout pour elles, individualistes,
N’offrant à tous que du mépris,
Pleine d’envie, de jalousie
Voulant beaucoup, voulant de l’or
Pour oublier dans leur décor
Qu’au bout du chemin, notre mort.
J’en ai souffert, j’en souffre encore
Car j’ai depuis longtemps saisi
N’être pas faite pour cette vie.
Sans commentaire