SUR LA TOUCHE

Des usines, je n’entends plus que le bruit,

Depuis quelques mois, je suis sans emploi.

Des salariés, je ne fais plus partie,

Je suis sans boulot, je reste chez moi.

Contrainte et forcée, bien que diplômée

Avec expérience, plus de vingt années,

A ne plus rien faire, je suis condamnée.

Pourtant courageuse, pourtant motivée,

Sérieuse et ponctuelle, du genre travailleuse

Je suis sur la touche, incompréhension !

Réfléchie, posée, un rien consciencieuse,

Je suis écœurée, c’est la déception,

Chaque fois qu’à mes lettres vous me dites non !

Une lettre type sans plus de façon,

Une lettre bateau sans explication,

Très impersonnelle, sans aucune raison ;

Voire pas de réponse, traiter comme un chien.

Comment vous convaincre, que faut-il donc faire ?

Même pas convoquée, pas un entretien.

Où est le blocage, serais-je trop chère ?

Je sais ma valeur, mes capacités,

Pourquoi faudrait-il que je vous les brade ?

Je suis en colère, vraiment dépitée,

Car aucun motif de rester en rade ;

Pourtant, c’est un fait, je suis au chômage,

En pleine fleur de l’âge, je suis au rebus

Pourquoi ce rejet, à cause de mon âge ?

J’irai sans ambages, j’irai droit au but

Savoir et jeunesse sont antagonistes

Et ce, quelque soit  les protagonistes.

Vous voulez le beurre et  l’argent du beurre

Quelqu’un d’efficace mais sans le payer

Je sais  mon métier, ce n’est pas un leurre

Compétente  et mûre,  expérimentée,

Dans  n’importe quelle branche, je sais m’adapter.

Professionnelle, j’ai besoin d’exercer,

De reprendre ma place dans la société.

Je veux juste vivre et je veux manger,

Alors s’il vous plaît, faites moi confiance,

Je veux travailler, laissez moi cette chance.