Perclus de rhumatismes, vouté,

Mon dos, semble porter le poids des années,

Le poids de la frustration,

De toutes ces compromissions,

Le poids des rêves impossibles,

Des désirs inaccessibles,

Le poids des erreurs,

Les blessures, les rancoeurs,

Heureusement, restent dans un coin de mon coeur,

Quelques petits bonheurs,

La légèreté de nos baisers,

Nos réconciliations sur l’oreiller,

La souvenance de notre libido,

Quand nous étions jeunes et beaux.

Les souvenirs de nos voyages,

Sur des photos usées et d’un autre âge.

Mon appétit, en même temps que mon monde, se rétrécit,

Mes pas sont de plus en plus petits,

Malhabiles et chancelants,

Difficilement me bringuebalant,

M’emmenant de moins en moins loin,

M’obligeant même parfois à me lover dans un coin.

La solitude me pèse, les enfants,

Emportés par leur vie, m’oubliant.

Toi, depuis longtemps déjà, tu es parti,

Emporté par une saleté de maladie,

Je te pleure dans le silence,

Accablée par ton absence,

Chaque jour semblable,

Rythmé par les repas pris seule à table,

Par le jour qui se lève,

Et le jour qui s’achève,

Il y a bien longtemps que je voudrais que tout s’efface,

Et que je regarde la mort en face,

Ne trouvant, toutefois pas le courage,

De, moi-même, tourner la dernière page,

Alors chaque matin, j’attends,

Et chaque nuit, je l’attends.

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