Lorsque je vais la lever le matin,

Elle est là qui lui tient la main,

La mort.

Elle a déjà pris possession de son corps,

Elle me regarde à travers ses yeux,

Qui devaient être bleus,

Mais dont la couleur a passé,

Avec le temps et les années.

Je la devine, je la pressens,

je la vois, je la sens.

Elle lui a volé ses cheveux, disséminés,

A déjà sa bouche déformée,

Sa peau décolorée,

Ses bras décharnés,

Ses jambes ankylosées,

Son souffle entrecoupé,

Et pris toute son énergie,

Elle vit désormais au ralenti,

Le moindre de ses mouvements la laissant haletante,

Lui donnant cette voix chevrotante.

La faucheuse diffuse son parfum,

Dans toute la maison, des meubles jusqu’aux draps de lin,

Une odeur putride indéfinissable,

Mais tellement reconnaissable,

A elle, elle a laissé sa conscience,

Tous n’ont pas cette chance,

De savoir qu’ils redeviennent des enfants,

Couche et perte de leurs dents,

Eux, ont perdu leur mémoire,

Et avec elle, toute leur histoire,

Leur passé mais aussi leur présent,

Physiquement là mais déjà agonisant,

Insidieuse, doucement dans sa sourde oreille, elle murmure, entends ma musique funèbre,

Profite de ce nouveau jour, prochainement, je t’inviterai à visiter mes ténèbres.

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